Les blogueurs de voyage et leur impact écologique. Voilà un vrai sujet ! Face au changement climatique, les blogueurs de voyage s’interrogent sur leur impact écologique. Au sixième salon des blogueurs de voyage (WAT19) à Lille, une vraie réflexion a été menée pour un voyage responsable. L’heure est au slow travel et le hashtag #jeresteausol a été lancé.
Le salon des blogueurs du voyage s’est déroulé à Lille les 11 et 12 avril 2019. Pour sa sixième édition, ce salon professionnel a rassemblé 300 blogueurs spécialisés dans le voyage et plus de 150 marques, essentiellement représentées par des office de tourisme. Le principe de ce salon est simple : organiser des rencontres sous la forme de speed dating entre blogueurs et marques, afin de créer des partenariats. Pendant deux jours, les professionnels du tourisme et les blogueurs ont échangé pour éventuellement travailler ensemble. De nombreuses conférences étaient également organisées sur des thèmes variés comme le référencement naturel, les bonnes pratiques à mettre en place entre blogueurs et marques, les réseaux sociaux…
A chaque blog de voyage, une personnalité
Ma présence au salon en tant qu’influenceuse du voyage était une première pour moi, même si je tiens ce blog depuis plus de dix ans. Ne sachant pas trop où je mettais les pieds, je craignais sans doute d’y rencontrer un univers superficiel avec des voyageurs ayant perdu leur âme au profit d’une recherche effrénée de sponsors.
En effet, l’image du blogueur de voyage véhiculée par les médias est souvent erronée et caricaturale. Présenté avec une plastique impeccable, l’influenceur passe pour un chanceux toujours en vacances, consommant le monde avec arrogance comme un éternel adolescent. Heureusement, mes craintes se sont vite dissipées dés mes premiers contacts avec les autres blogueurs de voyage. Petits comme grands, les blogueurs de voyage transmettent leur passion à travers leurs aventures.
Des voyageurs blogueurs engagés
Non seulement le niveau des blogueurs est haut d’un point de vue qualitatif, mais leur engagement reste intact. En plus de partager, faire rêver, nombreux sont ceux qui montrent une autre voie, une autre façon de vivre et d’appréhender le monde. Les échanges sont conviviaux, constructifs et bon enfant. Il est rassurant de voir qu’il existe autant de blogs de voyage que de personnalités, d’histoires personnelles. Les voyageurs présents s’interrogeaient avec profondeur sur les grandes questions du monde dans lequel nous vivons.
Quid de l’avion pour les voyageurs ?
Parmi le premier des questionnements, nous retrouvons un thème qui m’est cher ; celui de l’écologie et du réchauffement climatique.
Avec la monté du mouvement autour de la honte de prendre l’avion, les voyageurs et encore plus les blogueurs de voyage, sont de plus en plus montrés du doigt pour promouvoir une activité polluante.
Quand le voyage rend écolo !
Inutile de se voiler la face, le transport aérien contribue au réchauffement climatique et appartient à l’un des moyens de transports les plus polluants. Les chiffres sont toutefois à relativiser. La voiture n’est pas loin. L’avion est quatre fois plus polluant que la voiture, lorsqu’il y a quatre personnes dans le véhicule. Or, bien souvent il n’y en a qu’une, ce qui rend la voiture aussi polluante que l’avion. Je vous invite à lire cet article pour en savoir plus.
Le blogueur de voyage prend l’avion certes, mais la plupart du temps, il n’a pas de voiture et vit chichement dans des auberges non climatisées. De plus, le voyage est très souvent un facteur déclenchant dans la prise de conscience des menaces qui pèsent sur la planète, la biodiversité et toute notre humanité.
Le green pique-nique des blgueurs
Lors de la sixième édition du salon des blogueurs à Lille, des conférences étaient proposées sur le voyage responsable. Un collectif sur les voyageurs engagés s’est formé et un green pique-nique lancé notamment par Lucie du blog Voyages et Vagabondage s’est improvisé. Le principal thème abordé était l’empreinte carbone des voyageurs.
La moitié des blogueurs présents à ce pique-nique avait lu les livres de Pablo Servigne et mettaient un sens derrière les mots effondrement et collapsologie.
Le slow travel comme réponse ?
Le ton donné lors de ce pique-nique était clair : il faut agir, informer, échanger sans culpabiliser. Nous avons échangé sur la façon dont nous pourrions modifier notre façon de voyager pour réduire notre empreinte carbonne. C’est ainsi que le concept du slow travel apparait comme l’une des solutions.
Est-ce vraiment pertinent de partir loin pour une semaine ? Il est temps de ralentir la cadence ! Tous formatés par l’impératif de productivité, nous avons vite fait de devenir des voyageurs consommateurs, empilant les clichés sur Instagram sans rien comprendre au pays que nous traversons, sans gouter ni respirer ces différences qui se présentent à tout voyageur.
Prendre son temps, rester sur place plusieurs jours, partir un mois au lieu de deux semaines, loger chez l’habitant, arpenter les marchés, discuter avec les gens dans la rue sont des débuts de réponse.
A ce titre, L’écovolontariat est une excellente façon de voyager lentement et de découvrir un pays tout s’engageant pour la biodiversité.
Doit-on tout dévoiler dans les blogs de voyage ?
Certains blogueurs prennent leur courage à deux mains et décident de ne plus prendre l’avion. Ils lancent Le hashtag #jeresteausol.
D’autres ont poussé la réflexion sur le rôle des réseaux sociaux. Est-il vraiment nécessaire de poster et de géolocaliser sur les réseaux les endroits encore préservés du tourisme de masse ? La plage de Maya Bay en Thaïlande illustre tristement les ravages d’un tourisme non maîtrisé.
Finalement, ne faut-il pas préserver le rêve, les endroits secrets que les futurs voyageurs pourront découvrir au hasard d’une promenade ? Est-il nécessaire de publier une photo aussitôt prise ? Ne vaut-il pas mieux attendre et se laisser sculpter par le voyage pour encore mieux partager son expérience et être une vraie source d’inspiration ?
En tant que blogueuse de voyage je me sens toujours sur le fil du rasoir lorsque j’écris et tourne des vidéos. A vouloir trop faire rêver je me dis qu’il ne faudrait pas tuer le rêve.
Merci pour ton article très intéressant. C’est vrai que c’est un vrai sujet et je me pose aussi beaucoup de questions la dessus. Essayant de voyager plus ecolo mais parfois c’est dur d’eviter l’avion surtout quand on veut aller a l’autre bout du monde j’essaye de compenser avec du slow travel, rencontrer les locaux, agir etc. J’espère pouvoir pas trop cramer mon empreinte carbone pour mon tour du monde prévu dans 1 mois 🙈