Vous souhaitez vous engager auprès d’animaux sauvages ? L’écovolontariat est fait pour vous ! Découvrez la vie des écovolontaires lors d’une mission d’écovolontariat auprès des Big Five en Afrique du Sud. La mission se déroule dans la réserve du Makalali, près du célèbre parc Kruger. J’y ai passé 15 jours.
Après quelques heures de bus depuis Johannesburg et un long trajet en 4X4 dans la savane, vous arrivez dans un univers magique au milieu des Big Five. Dès les premiers jours de cette mission d’écovolontariat dans le bush Sud Africain, les rangers vous plongent très rapidement au coeur de la savane africaine. Dans un premier temps, ils vous apprennent les bons réflexes, de l’inspection des draps avant de dormir, aux comportement à éviter comme s’éloigner du camp sans être accompagné, ou paniquer face à un animal dangereux.
Comment les Big Five sont arrivés au coeur du Makalali
L’association qui accueille les écovolontaires se situe au coeur de la réserve Makalali proche du parc national Krüger, connu du monde entier pour ses safaris.
Au XIXe siècle, cette réserve est exploitée pour ses mines d’or. Puis, elle devient une vaste étendue destinée à l’élevage jusqu’aux années 90. Quant aux mines, elles connaissent leur apogée entre 1950 et 1980 et ferment à la fin du XXe siècle. La réserve compte aujourd’hui 27 mines abandonnées.
Réintroduire les Big Five : un rêve devenu réalité
Les terres de Makalali sont vendues dans les années 90? C’est à ce moment que le projet de réintroduire les Big Five prend forme.
Les différents propriétaires tentent en effet de redonner un aspect originel à la savane, et s’associent pour transformer le Makalali en aire de protection. En 2004, le Makalali devient une réserve de 25 000 hectares.
Dès 1996, les propriétaires réintroduisent des espèces venant du parc national Krüger, à commencer par un groupe d’éléphants. La politique de réintroduction d’animaux sauvages continue par la réintroduction de hyènes, d’hippopotames, de lions, de rhinocéros et de panthères. Le rêve des Big Five est né. Il se termine par l’introduction du buffle en 2008. Les Big Five sont les cinq animaux les plus durs à chasser : l’éléphant, le buffle, le lion, le rhinocéros et le léopard.
En 2014, Makalali fut officiellement classée Réserve Naturelle.
Le rôle des écovolontaires en mission
L’association qui accueille les écovolontaires est créée en 2004, dans le but d’assurer la surveillance et l’étude des espèces réintroduites.
Elle s’est très vite appuyée sur les missions d’écovolontariat pour la collecte des données sur le terrain. Ces données sont ensuite rassemblées et utilisées par des chercheurs. L’association met en place un modèle de collecte propre aux réserves privées et montre ainsi qu’une économie locale durable peut se développer. L’économie générée par ce tourisme vert sert à financer des projets communautaires dans la région.
Vie quotidienne des écovolontaires dans la réserve en Afrique du Sud
Le matin, à 5h45 , les écovolontaires partent pour un premier Game Drive (safari), jusqu’à 10 heures. L’après-midi, de 15 heures à 19 heures, nous repartons sur le terrain. Cela laisse un temps de pause l’après-midi long, où chacun est libre de vaquer à ses occupations. A 21 heures, tout le monde est au lit !
Notre mission est d’observer et de compter les animaux sauvages dans leur milieu naturel, en 4X4. La brise matinale, les couleurs éphémères de l’aube, l’atmosphère d’un monde sauvage et préservé qui s’éveille, sont des moments uniques.
Eh oui, l’écovolontariat est une forme de tourisme utile où l’on goûte au plaisir de s’immerger dans des milieux uniques au monde, loin de tout.
Un ranger accompagne chaque sortie. Les volontaires ne sortent jamais en autonomie. La poésie des lieux ne doit jamais faire oublier que nous sommes dans une nature sauvage. Ne jamais rester seul et ne pas s’éloigner du groupe est une règle absolue.
Elephants, lions, zèbres, léopards vivent à l’état sauvage
Les Game Drive ont toujours un thème, mais la garantie de voir l’espèce recherchée n’est pas assurée. Si les animaux ne veulent pas se montrer, ils ne se montrent pas.
Dans le Makalali en Afrique du Sud, les animaux vivent à l’état sauvage, la plupart du temps en groupe, en parfaite autonomie. Aucune nourriture n’est donnée. Lorsqu’ils nous croisent, ils nous observent dans une parfaite indifférence. Et s’ils estiment que vous les approchez un peu trop, ils chargent. Les éléphants sont aperçus à chaque Game Drive de même que les zèbres, les girafes et les impala. Les lions et les léopards sont plus discrets.
L’écovolontariat, c’est aussi beaucoup de pédagogie
Les sorties peuvent également se dérouler à pied. Accompagnés de deux rangers (Sam et Emma) nous partons, au moins deux fois par semaine, pour une marche d’environ 4 heures, toujours au petit matin. Les rangers sont armés, mais là encore c’est une histoire de sécurité. Pour information, normalement un coup de fusil tiré en l’air suffit pour faire fuir un prédateur qui charge.
Lors de ces marches nous comptons les espèces croisées, et surtout nous en apprenons beaucoup sur la faune et la faune. Les rangers transmettent leur savoir auprès des volontaires. On ne protège efficacement que ce que l’on connaît. Dès qu’ils peuvent, Sam et Emma nous apprennent à repérer des traces d’animaux sauvages, à différencier les fèces d’éléphants et du rhinocéros. Chaque nid d’oiseau, fourmilière ou trou de serpent est l’objet d’explications.
Les 25 000 hectares de la réserve à entretenir
La réserve du Makalali nécessite un entretien régulier. En effet, le pari des réserves privées d’Afrique du Sud est de concilier une nature sauvage avec une exploitation scientifique et touristique. Il n’y a donc pas que les big five (buffle, éléphant, léopard, rhinocéros, lion) dans la réserve, mais bel et bien des hommes et des femmes qui étudient, observent, se ressourcent, bref profitent d’un coin de terre qui paraît encore vierge. Une multitude de chemins plus ou moins carrossables pour un 4X4 sillonne les 25 000 hectares de la réserve Makalali. Sans l’entretien régulier de ces voies, la savane se referme. Rassurez-vous, il n’y a ni hordes de touristes ni embouteillage de 4X4. Nous devons croiser, chaque jour, pas plus de 3 ou 4 voitures, dont la moitié de safari à vocation touristique.
Les écovolontaires déblaient les chemins
Deux fois par semaine, le travail des volontaires consiste donc à dégager les chemins et réhabiliter les parties endommagées. Outre les fortes pluies, le principal ennemi des routes de la réserve est l’éléphant. Lors de son passage, il déracine les arbres qui tombent sur les chemins. C’est pour cela qu’il faut toujours partir avec une cisaille et une scie dans la voiture !
Les jours de maintenance, nous partons avec trois scies, quatre cisailles et une tronçonneuse. C’est Mike, le directeur du projet en personne qui nous accompagne.
Le bush, il le connaît comme sa poche, pour y travailler depuis une quinzaine d’années. Il sait exactement quel chemin est à dégager, quelle ornière à remblayer de cailloux…
Un travail physique !
Ce travail de maintenance est plutôt physique car il faut couper des arbres, les dégager et trimballer des pierres pour mettre dans les ornières. Il se déroule dans la bonne humeur et fait partie des tâches demandées aux écovolontaires. Bien sûr, personne ne vous en voudra si vous n’êtes pas très efficace, mais il est important de jouer le jeu. Lors des missions d’écovolontariat, vous manipulez de nombreux outils. N’hésitez pas à demander des explications si vous n’êtes familier de l’un d’eux. Dans certaines missions un chef d’équipe rappelle toujours les consignes de base pour se servir d’un outil en toute sécurité, parfois non. Vous ne vous servirez toutefois jamais d’une tronçonneuse. Mike ne l’a prêtée à personne !
La vie des écovolontaires au Bush Camp au coeur des Bg Five
Cette mission d’écovolontariat auprès des Big Five en Afrique du Sud accueille les volontaires sur deux camps : le principal, avec ses bâtiments en dur et sa piscine et le Bush Camp.
Vivre au Bush Camp est une expérience en soi. Niché au coeur de la brousse, sans internet ni électricité, il donne l’occasion aux volontaires de vivre au coeur de la nature, de s’immerger dans la vie nocturne de la savane. Au Bush Camp nous nous installons dans des tentes confortables construites sur des plateformes. Nous disposons de l’eau courante, d’une cuisine et de toilettes. Nous pouvons même prendre des douches grâce à un système très astucieux.
Dormir bercé par le hurlement des hyènes et le rugissement des lions
Les premières nuits peuvent être impressionnantes, notamment pour les citadins. Déjà, si vous devez sortir de votre tente en pleine nuit, la première chose à faire est d’inspecter les lieux et de s’assurer qu’aucun prédateur ne rôde.
Il n’est pas rare, le matin, d’observer des empreintes de léopard au sein du camp. Dès que le soleil se couche, les hurlements des hyènes et le feulement des léopards vous rappellent que la vie de la savane ne cesse jamais.
Les soirées se déroulent au coin du feu à l’écoute de la vie sauvage. Pendant deux soirées, le feulement d’un léopard nous a signalé sa présence. Il s’est approché du camp, puis s’est éloigné, avant de revenir et de tourner autour. Malgré quelques tentatives avec la lampe torche nous n’avons pas pour le voir. Nous cohabitons également avec Jeffray, notre voisin. Jeffray est un scorpion qui vit dans un arbre situé à côté de la cuisine. Il est impressionnant, mais les rangers nous ont assuré qu’il respectait notre présence et restait bien sagement dans son arbre.
Une semaine au Bush Camp : une expérience à vivre
Je conseille vivement aux volontaires qui se rendraient dans cette réserve de passer au moins une semaine au Bush Camp, de façon à ressentir plus profondément cette plongée au coeur d’un monde dit sauvage. Dormir quand une fine toile de tente vous sépare de la savane, rend l’expérience plus intense, plus sensible. Les nuits sont froides, les journées chaudes et les orages encore plus spectaculaires.
(1) Je tais volontairement le nom de l’association car elle ne prend pas de volontaires directement. Pour vous engager, adressez-vous à VolonTerre Africa.